Todd: le diagnostique Francais au XXIe siecle

Lors de mon dernier séjour a Paris, la première fois que je rentré en France depuis 5 ans, j’ai constaté avec tant de surprises que de peine, à quel point point la société Parisienne était devenu schizophrénique. Avant de rentrer à Amsterdam, j’ai acquis le dernier bouquin d’Emmanuel Todd, La Lutte des Classes en France au XXIe siècle (Seuil) dont j’ai le grand plaisir de partager aujourd’hui, qui plus est, mon premier article en Francais. Enjoy

Dernier livre d’Emmanuel Todd publié aux editions du Seuil

Diagnostique qui voit le pays plonger

La Lutte des Classes en France au XXIe siècle (Seuil, 2020), le dernier livre de l’anthropologue, historien, et sociologue Emmanuel Todd, est un vrai travail du zeitgeist, car s’il décrit en detail le déclin de la société Française pendant les trois dernières décennies, il pointe du doigts les symptomes tels la baisse des niveaux de vie entre 1992-2018, les tendences autoritaire en geo-politique qui s’accélèrent; l’euro, et la renonciation à notre souveraineté monétaire; l’atomisation d’une classe majoritaire; l’évolution démographique, culturels et idéologiques, et pour finir, tout une dernière partie consacrée à l’ère Macronienne, ainsi qu’à la crise des gilets jaunes dont nous sommes confrontés depuis 2018.

Ce dont il faut se rappeler quand meme, c’est que Todd, à son credit, prophétise dans ce dernier texte une hausse du climat des tensions sociales en France, et qui ni plus ni moins, voit sa these confirmé par le scandale des réformes des retraites qui ont paru apres la publication du livre, qui non seulement est devenu un moment historique (qui plus est regroupe tout un tas de professions “superieures” en son support), mais qui se révèle d’etre un véritable coup d’etat (et je pèse mes mots).

Autres dessins de la France illustré dans ce livre inclus: le paradoxe de la hausse du nombre des diplomés (et le déclin en terme de qualité); la souveraineté économique française conquise par les Allemands avec l’euro, et ce qui m’a le plus intrigué, dont je rentrerai plus en detail, est le pronostic du future, terrain de speculation embrumé.

Emmanuel Todd invité sur le plateau On n’est pas couché de Ruquier qui illustre: tantot la soif de sang de ces hyènes de l’establishment, tantot manque d’une capacité a débattre intellectuellement.

Pourtant, le premier constat en lisant ce livre, est que Todd est un intellectuel honnête et bon-pensant que je considère comme integre, car quand il n’est pas lancé dans une cage avec des courtisants des elites sur les plateaux de tele, il garde quand meme le sang froid d’un type modeste qui assume ses idées. Voila le genre de type avec qui, même si l’on peut etre en desaccord sur certains aspects, on peut arriver à en distiller une discussion productive. Live, and let live. Le livre de 385 pages structuré en trois parties avec quelques points notable:

– La premiere se focalise sur l’evolution sociale (1992-2018) avec à l’appuie des statistiques et des graphes de l’Insee, et qui malgré ses prejugés interpretatifs, nous permet de faire une analyse de l’évolution démographique, incluant le vieillisement acceleré de la population, la baisse du pouvoir d’achat generalisée (apres indexation du coût du logement), la baisse du niveau d’intelligence public (meme si comme on l’a dit, il y a plus de diplomés), et l’evolution des normes et des valeurs dans la France, notamment avec la “déchristianisation” des peuples, et quelques analogies Karl Marxienne des peuples comme un sac de pommes de terre (je trouve l’analogie sociale au Titanic plus effective, mais question de goût). La seconde partie, intitulée La comédie politique, se focalise sur l’impotence de la politique et de l’economie en France depuis le Traité de Maastricht en 1995; mais aussi une analyse sur la dialectique Macroniste-Lepeniste, qui en somme, ne sont que le ying-yang de la même bête autoritaire. Enfin, la troisieme et derniere partie, La crise, est une reflection depuis la prise au pouvoir du president Macron en 2017, et le glissement de terrain accéléré survenu, avec notamment la crise politique actuelle des gilets jaunes avec un pronostique douloureux de la France. En verité, même si Todd ne le décrit pas dans ces termes, je postule que l’élection meme de cet ex-banquier de Rotschild avec la complicité des medias oligarche, a fait l’objet d’un coup d’état sous nos yeux.. Helas, certaines choses sont plus facile à voir avec du recul.

Ce qui saute aux yeux au lecteur, ce sont les chiffres. Car Todd, se passe de faire des à priori, et au contraire, se contente d’abord d’analyser les chiffres, pour ensuite y donner une interprétation des faits en utilisants des outils de corrélation statistiques. Les constats nous donne une vision beaucoup moins contrasté qu’on ne le pense. Car par example, il montre la baisse generalisée du pouvoir d’achat parmis toutes les classes sociales (et non les inégalités croissants entre classes, meme s’il y en a); l’évolution du suicide portant non sur l’amelioration des conditions, mais plutôt sur la banalisation d’une qualité de la vie mediocre, sans doute aidé par l’apparition d’antidepresseurs, comme le de prozac). Sur l’economie, il nous décrit comment la France a en majorité renoncé a sa propre souverainté monétaire en signant le traité de Maastricht en 1995, et surtout depuis la transition à l’euro en 2000, ce qui a fait basculer la France dans l’hypnose dans laquelle elle ne cesse de s’engouffrer. Il met aussi en lumière certaines failles dans l’interprétation officielle de l’INSE, qui notamment ne prenait pas en compte le logement dans ses analyses de qualité du pouvoir d’achats, et qui, nous Todd nous le rappel est sous aussi sous la tutelle et les oeillères du ministère des finances. En somme, le nombre de sources cartographiques nous donne access à une analyse des emergences d’idéologie tel les tendences aux forces de l’ordres (policiers ou gendarme?) a voter FN, ou encore l’homogénéité du mouvement des gilets jaunes dans l’hexagone avec des cartes qui s’appuient sur les dynamiques des reseaux sociaux, le tout qui permet de rassembler une mosaique pour faire un diagnostique approfondi de la France actuelle.

Carte qui montre la mobilisations des gilets jaunes au debut du mouvement le 17 novembre 2018 (source: francetvinfo.fr)

Malheureusement, en tant qu’une personne qui adhère aux livres de David Icke, notamment son block de 900-pages, Perception Deception, qui offre une analyse télescopique, voir cosmique, de l’humain et de son destin, les analyses de Todd sur les causes des causes, manquaient de profondeur à mes goûts, . Pourtant, si les theses Ickienne paraissent farfelue pour certains, elles ne sont pas plus étrange que les romans de Phillip K. Dick. Dans le livre de Todd, il s’agit surtout d’expliquer, et focaliser les phénomènes dans un cadre du contexte Français, ce qui n’en fais pas moins de ce dernier, un travail de recherche sérieux. Je precise egalement qu’Emmanuel Todd partage lui aussi une perspective internationaliste, c’est à dire de quelqu’un qui possède la sagesse, le detachement d’une référence à soit qui vient d’au-dela d’un dogme ancré dans l’appartenance à une nation ou à sa tribu, car il à toujours eu les pieds dans différents terrains, y compris dans la culture anglo-saxonne et juive.

Curieusement, il evite de parler du military-industriel-complex (MIC), mais parle plutot de l’aristocratie stato-financiere (stato en reference ici à l’Etat) pour les .1% au sommet de la pyramide. Il y consacre d’ailleurs plusieurs chapitres en faisant allusions aux retours d’ascenseurs entre le secteur privé et les institutions publiques (i.e., la corruption). Dans la derniere partie du livre, et la plus interessante pour moi, Todd parle du mouvement des gilets jaunes qui a donné un sursaut au pays, ou au moins, à un réveil des consciences d’une façon beaucoup plus homogène que nous le font croire les media oligarques, et qui à veritablement mis la lumière sur les abus de pouvoir characterisé par l’Etat, avec l’archetype macronien de la démocratisation du LBD: le nombre de mutilés et les arrestations et peines de prisons musclés, qui malheureusement, ne semble pas encore avoir atteint ses limites. D’ailleurs je trouve dommage, le fait que Todd decrit des comparaisons de nos elites à l’histoire très juste (avec des mégalomaniaques bercé dans une sphère occulte ancré dans la conquête du pouvoir), mais ne le fait que sur un ton sarcasme, alors qu’il s’agit là enfait du concret, meme si paradoxalement, il l’admet en characterisant la montée du sadisme politique. Par example, il decrit Macron comme un enfant gaté mal-elevé. Je parlerai plutôt d’un Patrick Bateman (bait-man, qui tends des pièges), protagoniste du film American Psycho, un psychopathe de la haute sphere stato-financiere qui s’acharne sur ses victimes en costard tout en ecoutant du Phil Collins. Voila une capture de l’archétype sadique et schizophrénique (et traumatisé) de nos dirigeants.

Monsters for grown-ups by Jane Stern about a coming war with our reptilian overlords

Un de ses constat dans la conclusion du livre mérite d’en être médité.

Se remettre , en masse, à croire en Dieu me semble difficile. Soixante-huitard de soixante-huit ans, incroyant, je suis presque gêné de parler ainsi: ce dont nous aurions besoin, à défaut d’une religion nouvelle, ce serait d’un sursaut moral collectif, d’une “quasi-religion” qui nous autorise, entre convertis, à regarder de haut les nains qui nous gouvernent.

Une réponse religieuse a une crise religieuse, Emmanuel Todd, La lutte des classes au XXIe siècle, p. 365
Gerard Fauré, Franco-Marocain, et “prince de la coke” dans les annees 70s-80s en fournissant politiciens, show-biz, et nous donne une perspective épatante de l’elite.

Je passe dans cette partie de l’autre coté, car si pendant meme la lecture du livre de Todd, j’ai fais la decouverte de Gerard Fauré, ainsi qu’en achevant en parallel ses excellents ses livres autobiographiques (en deux tommes) surnommé le Prince de la Coke et Dealer du Tout-Paris, qui nous donne une leçon importante en culture générale, ainsi qu’une perspective des coulisse de la debauche de nos elites politique, du show-bis, et du grand-banditisme: un vrai sac de patate dont les dépravations dépassent de loin l’imagination de la majorité des plebs (encore une fois, Fauré ne fait que confirmer les these Ickienne lu dans Perception Deception). J’ai toujours aimé les autobiographie du monde de la criminalité, car elles offrent des nuances aux tableau social qui ne sont que rarement partagés, et Fauré est un vrai caractère, et qui à enormement à nous instruire après sa redemption à avoir passé 18 ans derrière en prison. Fauré nous partage sa carrière incroyable, nous rend un service énorme en montrant le désillusionnement, et l’hypocrisie royale de cette aristocratie corrompus jusqu’à la moelle: y compris le traffique de prostitué(e)s mineure en toute impunité dans les hauts-rangs. Encore une fois, d’une perspective Ickienne, tout ca ne sont que des symptômes de surface issues d’un model idéologique fondamentalement autoritaire, corrompu (l’affaire Epstein), et meme transhumaniste. Il y a même beaucoup à dire entre ces meme orchestrateur et la pandémie actuelle du coronavirus. Si je choisis de parler de Gerard Fauré dans une revue du livre d’Emmanuel Todd, c’est bien parceque les deux se complètent synergiquement afin de peindre un tableau plus approfondi de notre classe dirigeante.

Ronald Bernard, ancien banquier hollandais qui raconte lui aussi ses experiences dans l’ombre (sous-titré francais)

Un mot sur les valeurs du future: gnosticisme

Lorsque j’ai commencé ce blog 2016-17, une grande partie de mon impulsion était de mettre en avant, et de partager des idées (insights) qui m’ont permis d’évoluer dans ma quête personelle d’en savoir plus sur moi-meme, et le monde. Je fais souvent allusion dans mes écrits aux changements de mes paradigmes: par example la bascule d’une conception linéaire du monde, vers une tendance à penser et voir en circulaire et systemique, que ce soit en politique, en corruption, tant bien qu’en étudiant la nature, les ecosystemes et les industries (notamment dans mes article recents sur l’économie bleue). Parmis l’un des catalyste clé, il y a quelques années, qui m’a fait basculer dans mon initiation gnostique ont été l’influence de la lsd et la psylocibine, qui m’ont permit dans un context thérapeutique en outre, à ouvrir mes yeux (et le coeur) à la myopie psychique dont j’etais devenu victime inconsciente. Bien entendu, grandir entre le Japon et la France, cela m’a aussi doté d’une perspective contrastée au sujet de l’identitée du moi. Le point commun entre ces deux experiences est le detachement, ou la capacité à pouvoir prendre du recul pour examiner les relations entre le moi, et mon environnement. Je fais aussi parti d’une generation qui a grandis sous un dogme omniscient, non pas theologique (dans mon enfance j’etais plus ou moins agnostique), mais sous une pensée de suprématie scientifique (materialiste et réductionniste) et economique (capitalisme).

Le sursaut d’un paradigme au suivant est difficile à décrire précisément, car s’il peut etre comparé au poisson qui realise les limites de son bocal, je le comparerai avec la maxime où lorsque l’on comprends que le concept du hasard n’existe pas (en gros, le hasard n’est qu’une reflection de notre ignorance d’un système et de ses relations). Une quête donc homérique, tantôt philosophie hermetique que de l’alchimiste, et d’autre part humanitaire, comme le décrit bien Erich Fromm dans The Anatomy of Human Destructiveness ainsi que Maslow dans Motivation and Personality (Merci Todd pour cette reference qualité). C’est cette meme quête qui regroupe l’artiste et le scientifique en soit, ou l’unification des deux hemispheres du cerveau. C’est d’ailleur cette meme quete qui m’amène à partager les idées et mental-models qui espousent un univers holo-fractal de Nassim Haramein, Walter Russell, Viktor Schauberger, Goethe, Rudolf Steiner et tant d’autres. Celle d’une conscience élevée qui se realise sa relation au reste de l’univers, et que nous vivons dans une matriochka cosmique dans lequel nous évoluons lentement, mais surement. L’une des conséquence de ce phénomène gnostique (l’archetype de la pilule rouge de Morpheus dans Matrix), c’est la fin d’une perception illusoire de séparation, et le constat que nous vivons inter-connectés dans un ocean d’énergie (prana, aether, qi), qui a comme pour consequence naturelle, une realisation du moi qui transcende la perception limitée qu’on nous culpabilise à croire depuis notre naissance. C’est dans ce registre la que je trouve la conclusion du livre de Todd inspirante et positive, c’est-à-dire à trouver de nouvelles valeurs qui nous permettrait de de nous élever spirituellement, au-dela du traumatisme, afin de pouvoir regarder les nains qui nous dirige. J’ai la fois en cette humanité, car non seulement nous avons les textes spirituels, mais nous avons la physique quantique qui nous permet d’observer cet état d’affaire de deux perspectives jusque la opposés, philosophie vs science. C’est dans ce registre que je souhaite poser ma pierre sur l’edifice de cette quête d’émancipation.

Je conclus cette revu du livre avec un haiku qui capture ma pensée de l’humanité:

Chenille grimpe à l'arbre
Son cocon lourd et frustré
Elle dit Namaste
Metamorphosis III by M.C. Escher, 1967

Merci d’avoir lu mon premier article en Francais, car ce fut un vrai travail de gymanistique mental. J’espere que cela vous a plus, et je recommande ce livre, ainsi que les autres referencé, à tous les penseurs et âmes curieuses. Merci, et a bientôt.

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